Ndiaga, 6 mois d'attente en Suisse -

Ndiaga, 6 mois d’attente en Suisse

écrit le 06.09.2021

Guéri du cœur, Ndiaga aura attendu 6 mois avant de pouvoir reprendre l’avion pour retrouver sa famille. Retour sur cette période d’incertitude et les retrouvailles avec sa maman

Derrière ce sourire, il y a un petit gars adorable, qui nous a donné une véritable leçon de vie. A la veille de la première vague du Covid-19, il avait reçu le fameux « OK-départ » de la part des médecins au CHUV. Guéri, il aura attendu 6 mois avant de pouvoir rentrer chez lui pour retrouver sa famille. Durant ce séjour « très particulier », il nous a vraiment impressionnés. Il nous a plus que jamais démontré que La Maison n’est pas seulement une institution de soins, mais aussi un lieu de vie, de partage et d’amitié ; un cadre où tout est entrepris pour aider les enfants à développer leurs capacités à surmonter de graves difficultés et à croître dans la vie.

Bloqué à La Maison

Début 2020, nous faisons face à la première vague de la pandémie du Covid-19. Les transferts d’enfants sont très fortement ralentis. Ndiaga, 10 ans, est arrivé à La Maison en 2019 à la veille de Noël et n’est reparti au Sénégal qu’au mois d’août de l’année suivante. Il fait partie de la quarantaine d’enfants « bloqués » à nos côtés parce que les avions sont cloués au sol durant de longs mois. Opérés, « retapés », métamorphosés après leur Voyage vers la vie, ils étaient prêts à rentrer auprès des leurs, à retrouver leur famille. La pandémie les en a empêchés.

Le joli sourire de Ndiaga
Le joli sourire de Ndiaga

Ndiaga, comment as-tu vécu la période où tu étais à La Maison pendant la première vague du Covid-19 ?

Comme j’étais déjà opéré, j’allais beaucoup mieux. J’étais heureux à Massongex parce qu’on s’occupait très bien de moi et j’avais des amis, mais j’étais triste de ne pas voir ma famille. Je pensais souvent à eux.

Ndiaga et Brice, une belle amitié entre les deux garçons

Comment as-tu vécu ton retour chez toi après cette longue attente ?

J’étais un peu triste de partir, de quitter mes amis, les éducateurs et la bonne nourriture. Je me réjouissais de retrouver ma famille. Quand je suis arrivé, tout le village était là, c’est comme si je revenais après avoir participé à la Coupe d’Afrique (compétition de football). On m’applaudissait, car j’étais la première personne à prendre l’avion dans notre village. Tout le monde me posait des questions sur mon séjour, l’opération, les avions, etc.

Aujourd’hui comment te sens-tu ?

Je me sens très bien. Je peux jouer avec mes camarades, courir sans m’essouffler comme avant. Je ne suis plus fatigué tout le temps. Ma maman m’a inscrit à l’école et je suis très bien mes cours. Je veux être docteur pour soigner les cœurs malades.

« C’est comme si je revenais après avoir participé à la Coupe d’Afrique. »

Ndiaga, 11 ans

Une maman confiante

Nous étions tous informés que cette maladie grave et contagieuse circulait rapidement dans le monde et que les aéroports étaient fermés. Je voulais retrouver mon fils, mais j’étais en confiance de le savoir en Europe où il était plus en sécurité et dans de meilleures conditions de vie. Je lui parlais régulièrement, il me disait qu’il allait bien et n’avait plus trop envie de revenir au village (rires).

Etiez-vous soulagée d’apprendre que son opération à cœur ouvert s’était bien déroulée ?

Ah oui ! Je ne peux pas vous décrire ma joie quand on m’a informée de son intervention. Je me souviens encore de tous les moments difficiles que l’on a traversés à sillonner les hôpitaux à la recherche de soins. Merci à Terre des hommes, cette belle organisation, pour ce qu’ils ont fait pour mon fils.

Je voulais retrouver mon fils.

La maman de Ndiaga
Etre aussi patient que possible

Etiez-vous rassurée de le savoir à nos côtés en attendant de pouvoir rentrer ?

Oui, je n’ai eu aucun doute. Je savais qu’il était entre de bonnes mains et je pense qu’il était bien plus en sécurité chez vous, en Suisse, qu’ici au Sénégal. Le papa de Ndiaga a perdu son emploi à cause du Covid-19. Nous craignions tous beaucoup pour nos vies à ce moment-là.

Comment se sont passées vos retrouvailles avec votre fils ?

Je ne pouvais plus retenir mes larmes, j’étais très émue. J’avais l’impression qu’il venait de renaître. C’était tout simplement incroyable de voir mon fils guéri et en pleine forme.

Aujourd’hui, comment se porte-t-il ?

Il va bien et suit ses cours à l’école. Il est un peu devenu la star du village après son retour (rires). Il se comporte très bien avec les grandes personnes. Merci à La Maison de lui avoir inculqué ces bons comportements (rires).

Je pense qu’il était bien plus en sécurité chez vous, en Suisse, qu’ici au Sénégal 

La maman de Ndiaga