La Maison, un acteur essentiel de la formation
écrit le 12.12.2023La fondation Terre des hommes Valais soutient la formation des jeunes. Elle accompagne en effet chaque année 15 stagiaires dans le domaine éducatif. En partenariat avec plusieurs écoles de Suisse romande (HES, ES, etc.), ces futurs professionnels sont formés à la prise en charge socio-éducative en milieu médicalisé, dans un environnement institutionnel aux expertises imbriquées, complexes et multiples. Ils y vivent une expérience unique et acquièrent des compétences et une sensibilité qui leur serviront durant toute leur carrière. Et cela en occupant un rôle essentiel dans le fonctionnement de La Maison : ce sont en effet 6 éducateurs en formation qui sont en permanence en stage, plus un civiliste par année, pour un total de 18 employés dans le secteur éducatif. Au total, La Maison crée plus de 40 emplois en Valais.
Nous n’avons jamais laissé ce rôle de formateur de côté, y compris durant la pandémie. Car il est essentiel. Les stagiaires viennent de toute la Suisse romande. On les sélectionne méthodiquement sur la base d’un dossier, d’un entretien et d’un pré-stage de deux jours.
Le personnel de La Maison joue un rôle crucial en soutenant ces jeunes en formation pour qu’ils puissent donner le meilleur d’eux-mêmes et progresser dans leur apprentissage. Cinq membres de notre équipe éducative ont obtenu un CAS de patricien formateur, deux d’entre eux cette année-même. Ils et elles ont donc acquis les compétences pour suivre les stagiaires et adapter leur suivi en fonction de leur niveau de formation.
Des stagiaires en formation, aux profils et aux parcours variés
Pour certains d’entre eux, il s’agit d’une première expérience dans l’éducation. Adrien Gay, par exemple, était jusqu’à peu peintre en carrosserie. Il doit passer par un stage de 20 semaines pour espérer poursuivre sa formation à la HES en social : « C’était le moment pour moi de changer. J’avais besoin de plus de contact, d’être utile à un niveau humain ». C’est donc naturellement que son choix s’est porté sur Terre des hommes Valais, une fondation que le natif de Martigny connaît depuis longtemps. Pour Eléonore Kokoura, qui est en train de passer sa maturité en social, il s’agit d’un premier contact avec le monde professionnel. Et elle est contente de son choix : « Travailler dans ce contexte, ça apporte beaucoup humainement. On nous demande d’être très autonomes, c’est parfait pour entrer dans la vie adulte. »
L’équipe de stagiaires compte actuellement trois étudiantes HES, une étudiante en maturité sociale (ECG) et deux personnes en reconversion professionnelle. Régulièrement, des étudiants ES effectuent également leur stage chez nous dans le cadre de leur formation. Beaucoup de nos stagiaires décident à la fin de leur formation de trouver un emploi en Valais.
Les enfants qui sont présents nous mettent une claque.
Maëlia Clerc, stagiaire éducatrice
Une expérience unique
La Maison est une institution unique: l’expérience qu’on y acquiert n’a pas de prix et restera une plus-value tout au long de la carrière de nos stagiaires.
Maëlia Clerc a fait le choix de quitter le gymnase pour s’investir dans un quotidien avec plus de concret. En postulant à Massongex, elle a trouvé un emploi en Valais et a atterri au bon endroit : « Les enfants qui sont présents nous mettent une claque. Je vois clairement plus de sens à travailler ici. »
Même pour des étudiantes avec plus de connaissances dans le domaine de l’éducation, La Maison offre une expérience difficile à trouver ailleurs. Hanna Albrecht, en deuxième année de formation à l’HES de Sierre : « Pouvoir échanger avec les enfants sur leur culture change notre regard sur le monde. Ici, notre sensibilité à beaucoup de choses évolue. Dans notre travail, on sera certainement confrontés à des personnes de cultures différentes. Ça va beaucoup nous aider. Le rapport à la maladie aussi. » Julie Moix, également en deuxième année de HES, ajoute : « La Maison accueille des tout-petits jusqu’aux jeunes adultes. A la fin de ce stage, on aura de l’expérience professionnelle avec un large spectre d’âges. J’apprends plus en travaillant ici que sur les bancs d’école. »
Ce qu’on vit à La Maison, on le garde à vie. Et cela peut être utile dans différents types de carrières, y compris pour des emplois en Valais. Louis Lugon-Moulin, engagé en tant que civiliste, s’apprête à commencer la HEP. Son passage à La Maison va s’avérer utile « surtout en ce qui concerne la relation avec les enfants. Et les différentes cultures, ça permet une ouverture. »
On est considérés comme des collègues plus que comme de simples stagiaires
Marie Stamm, stagiaire éducatrice
Un encadrement de qualité
Cinq de nos éducateurs ont obtenu un CAS de praticien formateur et suivent nos stagiaires durant leur séjour à La Maison. Chaque deux semaines, un rendez-vous est organisé pour les aider à acquérir les compétences demandées dans leurs formations respectives. « Ils ont du mérite, car on leur demande beaucoup de souplesse et d’autonomie. Il y a en effet un grand tournus d’enfants en fonction des arrivées, des départs et des hospitalisations. On ne sait donc jamais avec quel groupe on va travailler. Et, contrairement à beaucoup d’institutions, nous couvrons la globalité des moments de la journée : les levés, les douches, les repas, l’école, les animations, etc. Les éducateurs, nous sommes évidemment là en soutien des stagiaires, mais ils doivent faire preuve d’autonomie et prendre des initiatives. On leur demande d’être actifs, dynamiques et motivés. » Explique Tania Kébé, cheffe éducatrice et praticienne formatrice.
Mais ces exigences sont toute fois appréciées par les stagiaires, comme en témoigne Marie Stamm, en deuxième année HES : « On a vraiment une place ici. On est considérés comme des collègues plus que comme de simples stagiaires. Et les formateurs sont hyper à l’écoute. Ils sont toujours là pour nous donner les outils ou prendre la relève dans les situations difficiles. »