La fondation Terre des hommes Valais : 60 ans d'engagement

La fondation Terre des hommes Valais : 60 ans d’engagement

écrit le 07.03.2023

60 ans au service des enfants dans le besoin

Paul Veillon, fondateur de Terre des hommes Valais
Paul Veillon, fondateur de Terre des hommes Valais

Tout commence un jour de 1962, à la fin de la guerre d’Algérie. Paul Veillon saisit alors son téléphone pour répondre à l’appel urgent d’Edmond Kaiser, qui veut placer des enfants arrachés à des camps de regroupements en Algérie aux conditions très difficiles. Il annonce ainsi au fondateur du mouvement Terre des hommes, avec une assurance qui éberlue son interlocuteur : « J’en prends trente ! ».

Emu par la situation de ces gamins, le Montheysan part en guerre. Il enfourche donc son vélomoteur et s’en va sonner chez ses amis et connaissances. Le soir-même, on a placé les 30 enfants. La solidarité montrée par les familles valaisannes ce jour-là fut un déclencheur. Une année plus tard, en 1963, Terre des hommes Valais voit le jour.

En 1970, La Maison, un home médicalisé professionnel pour enfants, est inaugurée afin de remplacer le système de familles d’accueil. Du début des années 70 à celui des années 80, La Maison a essentiellement pour but de venir au secours d’enfants victimes des guerres. Dans le milieu des années 80, l’urgence est un problème chronique, les crises se succèdent ; il faut agir et réagir en permanence. Le secours d’urgence s’installe dans la durée. La Maison pallie, humblement, mais avec conviction, les désastres humains les plus révoltants. Se succéderont les visages de la douleur, des jeunes victimes vietnamiennes brûlées au napalm aux enfants irradiés de Tchernobyl.

Aujourd’hui, La Maison accueille essentiellement des enfants malades du cœur, mais aussi souffrant des séquelles du noma, de problèmes ophtalmologiques, du système digestif ou encore orthopédiques, qui ne peuvent se faire soigner dans leur pays d’origine en raison du manque d’infrastructures ou de leur classe sociale. Depuis 60 ans, Terre des homme Valais répond donc aux différents besoins engendrés par la situation géopolitique et économique du monde, en assurant toujours la même mission : garantir à une majorité d’enfants l’accès aux soins qui leur est dû.

enfants de La Maison de Terre des hommes Valais avec un magnétophone
Des enfants de La Maison s’amusent avec un magnétophone

60 ans de chemins de vie qui s’entrecroisent

 En six décennies, plus de 10’000 enfants se sont vu offrir une seconde chance, et ont pu poursuivre leur chemin. Ces 10’000 vies sauvées ont redonné espoir et confiance à des familles, des communautés, des villages, des quartiers. Ainsi, pour ces enfants, l’école a pu reprendre. Puis des études ont parfois été suivies, des familles fondées.

Nous prenons pleinement mesure de la portée de notre mission lorsque d’anciens pensionnaires reviennent nous saluer à La Maison. Ils sont de tout âge : les parents des pensionnaires actuels n’étaient pas nés lors de l’arrivée de nos tout premiers patients. Ils nous reviennent du Sénégal, du Maroc, où ils ont pu reprendre leur vie. Parfois, ils nous arrivent d’autres continents. Chacune de leurs trajectoires est unique. Mais la plupart d’entre eux ont en commun qu’ils sont mus par un désir de rendre quelque chose à la vie, de contribuer à aider les autres. Cela se traduit parfois par un métier dans la santé, parfois par un lien fort avec le monde de l’humanitaire et La Maison.

Deux enfants à La Maison de Terre des hommes Valais, Massongex, 1990
La Maison, 1990

La trajectoire de chaque enfant est unique, comme sa vie, unique, irremplaçable ! On nous confie ces vies durant quelques mois, avec une confiance qui a quelque chose de vertigineux. Ainsi, en 60 ans d’activité, Terre des hommes Valais et La Maison ne sont jamais tombées dans une routine. Elles ne doivent jamais céder à une illusion de roulement quasi mécanique d’une arrivée d’enfant chaque deux jours.

Car notre travail est un processus de découverte permanente. Un enfant est unique. Il arrive en Valais avec son histoire, ses soucis, ses craintes, dans un univers qui est nouveau pour lui, et qui peut lui paraître à priori déstabilisant. Chaque arrivée, c’est en effet un monde qui est bouleversé. Chaque arrivée, c’est une nouvelle aventure vers la survie. Et pour chaque gamin qui pose le pied à Massongex, les mois qui se profilent s’avéreront être une période charnière de son existence. Il est donc essentiel que nous gardions la fraîcheur de nos débuts, celle de Paul Veillon et de son entourage, pour proposer une approche individualisée à chaque pensionnaire. Chaque enfant qui quitte La Maison guéri est un miracle unique.

60 ans de plus, s’il le faut

Cette histoire, initiée par Paul Veillon, nous l’avons écrite ensemble. Aujourd’hui, il est de notre devoir de la poursuivre. Avec notre nouveau partenaire, Mécénat Chirurgie Cardiaque, avec qui nous nous réjouissons de poursuivre notre mission. Aussi avec nos autres fondations partenaires, Sentinelles et Une chance, un cœur, qui accomplissent un travail remarquable et engagé. Avec les HUG, le CHUV et tous nos partenaires médicaux. Et bien sûr avec vous.

Tant qu’il existera des enfants dans le besoin, qui n’ont pas de solution à leur disposition pour se soigner et accéder à leur droit immuable de vivre leur vie, Terre des hommes Valais sera là pour tendre la main à un maximum d’entre eux.

Poursuivons ensemble!