Une infirmière de La Maison en mission à Dakar
écrit le 30.06.2021Mélanie Casanova, infirmière de La Maison, prendra part à la mission humanitaire chapeautée par la Pr Nicole Sekarski. En juin de cette année, elle s’envolera avec une équipe médicale du CHUV et un chirurgien des HUG pour Dakar. En une semaine, six enfants seront opérés sur place.
Ce lundi 24 mai, l’infirmerie de La Maison ne tourne pas à plein régime. Habitués à travailler de manière plus soutenue, Mélanie et ses collègues évoluent actuellement dans une ruche qui a vu diminuer le nombre d’enfants accueillis. Ce ralentissement n’a pas été une décision de l’institution. Elle a été la conséquence de la crise sanitaire. Accroupie devant la table d’examen, Mélanie pose son stéthoscope sur le torse de Nasr, jeune Tunisien de 8 ans, et ausculte ses poumons. Des gestes que l’infirmière a répété des milliers de fois. Mélanie Casanova a acquis une très grande expérience aux soins intensifs de pédiatrie du CHUV. Capable de gérer des situations complexes, elle a dit oui sans hésiter quand la proposition de rejoindre la mission pour Dakar lui a été faite.
Ndlr: La mission est reportée à l’automne 2021.
Interview avec Mélanie, infirmière à La Maison
Quand Philippe Gex, le directeur de La Maison vous a proposé de participer à cette mission, avez-vous tout de suite adhéré ?
J’y ai adhéré quasiment d’emblée. Cela s’est joué en 48h… L’impact au niveau de mon organisation familiale a été l’élément qui m’a légèrement freinée. La mission tombe sur une semaine de vacances que j’avais prévu de passer avec mon fils. Après réflexion sur l’opportunité d’une telle expérience et grâce au soutien de mon compagnon et de ma famille, j’ai pu accepter d’y prendre part.
Est-ce qu’il n’est pas touchant, pour une infirmière de La Maison, de partir en mission avec des anciens collègues du CHUV ? Ce n’est pas habituel.
Oui, très touchant. Cela donne surtout tout son sens à mon engagement à La Maison, surtout auprès des enfants, de leur famille et du programme des soins spécialisés. Après avoir travaillé de nombreuses années aux soins intensifs de pédiatrie (SIP), il est également touchant de constater que le lien entre le CHUV et La Maison perdure. Cette mission est une opportunité de le consolider. Ça fait plaisir de sentir la reconnaissance de mon expérience acquise aux SIP et que les anciens collègues aient gardé le souvenir de ma personne en tant que professionnelle, bien qu’à présent active à La Maison de Terre des hommes.
Vous avez travaillé aux soins intensifs pédiatriques du CHUV ; Dakar c’est l’inconnu. Comment vous y préparezvous ?
Je me renseigne auprès de différents professionnels du CHUV impliqués. Nous nous rencontrerons également pour discuter de la répartition du travail sur place, des nouveautés et de l’évolution des protocoles de prise en charge depuis mon départ des soins intensifs pédiatriques il y a trois ans et demi. J’effectue également des recherches personnelles afin d’être à niveau dans un environnement non seulement inconnu, mais aussi un peu plus éloigné de ma pratique actuelle. Je suis consciente d’avoir oublié certains réflexes, mais je me donne les moyens et suis confiante de la rapidité avec laquelle ils vont revenir. Je sais, par ailleurs, que je peux compter sur mes collègues de la mission.
Qu’auriez-vous envie de dire aux enfants et à leurs familles qui vont être pris en charge à Dakar par cette mission ?
Merci pour leur confiance et bravo pour leur courage de s’en remettre à des « inconnus » d’une autre culture, d’une autre couleur de peau. J’aimerais les inciter, s’ils le peuvent, à témoigner de la rencontre et de l’expérience vécues avec l’équipe médicale suisse, afin de rassurer les autres familles dont les enfants devront venir en Suisse pour une opération non réalisable sur place. Je suis heureuse de découvrir leur visage, les familles, leur culture, de ressortir grandie par cette expérience pour continuer mon activité à La Maison de Terre des hommes.
MERCI tout simplement.