De Dakar à Massongex : Faguèye fait rayonner l'espoir

De Dakar à Massongex : Faguèye fait rayonner l’espoir

écrit le 01.08.2019

Des centaines et des centaines de petits Sénégalais sont passés entre les mains bienveillantes de Faguèye Mbaye, assistante du programme soins spécialisés de Terre des hommes à Dakar, au Sénégal. Enfant, elle a elle-même bénéficié de la prise en charge médicale offerte par la fondation. De passage en Suisse pour des soins particuliers que le système de santé sénégalais n’offre pas, elle a passé du temps à La Maison. Elle nous en dit plus sur son engagement, qu’elle vit, tout comme son métier, avec passion.

Depuis combien de temps travaillez-vous pour Terre des hommes ?

Depuis 30 ans! D’abord comme bénévole pour la délégation Terre des hommes à Dakar, 10 années durant, puis comme assistante du Docteur Abdoulaye Mbaye, responsable du programme soins spécialisés. Lorsque cette opportunité de travail s’est présentée, je n’ai pas hésité une seconde. Le Dr Mbaye travaille également depuis plus de 30 ans au service de l’enfant. Cette longévité nous permet une expertise et une grande connaissance du programme. Mais si l’on compte bien, ma rencontre avec Terre des hommes date depuis plus longtemps encore !… Enfant, j’ai contracté une maladie virale très contagieuse, la poliomyélite, qui a paralysé ma jambe gauche. Heureusement Terre des hommes m’a prise en charge et m’a équipée d’une prothèse articulée. Je leur en suis reconnaissante, et le serai éternellement.

Quelle est votre rôle au sein de la délégation de Terre des hommes au Sénégal ?

J’ai pour mission d’accompagner et de soutenir l’enfant et sa famille durant tout le processus de prise en charge en vue d’un transfert médical vers la Suisse. Je m’occupe de la préparation et de l’obtention des divers documents administratifs et médicaux. Je rédige également l’enquête sociale qui permet de connaître les conditions de vie de l’enfant. C’est un travail administratif, mais également très humain, car je suis en contact permanent avec la famille. Durant le séjour de l’enfant à Massongex, je donne fréquemment des nouvelles aux parents.

Quelle est votre motivation dans votre travail ?

Faguèye en visite de Dakar à La Maison
Faguèye et Ndèye Awa au jardin d’enfants de La Maison

C’est principalement le fait d’aider à sauver la vie des enfants. Je ne peux pas accepter qu’une vie s’éteigne faute d’accès à des soins. Mais c’est aussi le fait d’être la témoin de la joie et du soulagement des familles au retour de leur enfant. Pour ces parents, voir leurs bambins revenir guéris et en pleine forme, souriants à la vie retrouvée, c’est le plus beau des cadeaux.

Que pensez-vous des missions chirurgicales organisées dans votre pays ?

Au Sénégal, beaucoup de familles n’ont pas accès aux soins. Ces missions sont porteuses d’espoir et d’un réel encouragement pour la médecine locale et pour celle des pays voisins. Au Centre Cuomo de Dakar, pôle de la chirurgie cardiaque pédiatrique, les chirurgiens suisses fournissent aux médecins une formation de qualité et les compétences nécessaires pour détecter, diagnostiquer et prendre en charge les pathologies cardiaques pédiatriques. Le but de ces missions est d’opérer autant d’enfants que possible sur place. C’est un immense soulagement pour les familles de pouvoir bénéficier gratuitement de soins et d’opérations dans leur région. Ces missions sont capitales, bien au-delà de leur dimension humanitaire. Elles possèdent un impact sociétal fort, en concentrant leur action sur l’accès aux soins.

Terre des hommes est-il connu au Sénégal ?

Bien sûr. Par ses actions, Terre des hommes est connu, et pas seulement à Dakar, mais dans tout le pays. Grâce au travail sérieux réalisé par la fondation, une grande confiance est établie avec la population. Il faut dire que le programme soins spécialisés existe depuis 1979 ! Sans l’action de Terre des hommes, des centaines d’enfants seraient décédés. Je trouve extraordinaire ce que réalise la fondation au Sénégal et ailleurs.

Une anecdote à nous raconter ?

Il y en a tellement! Je me souviens surtout d’une rencontre. C’était à la fois très intense et émouvant, c’était l’instant où la responsabilité et le résultat de notre travail se concrétisait. Lors d’un déplacement, pour rencontrer des familles de bénéficiaires, un homme âgé nous arrête sur notre chemin et, dans un flot de paroles, nous raconte avec émotion qu’il y a plus de vingt ans, son fils a été opéré en Suisse d’une grave malformation cardiaque. Il nous annonce avec fierté que ce dernier est aujourd’hui en excellente santé et qu’il occupe un poste important à l’aéroport de Dakar. Sa reconnaissance est infinie. Nous vivons régulièrement ces moments de bonheur où des familles d’anciens bénéficiaires témoignent d’une reconnaissance inouïe envers Terre des hommes.

Une phrase pour conclure ?

Aujourd’hui, je suis plus que jamais engagée dans mon travail. Nous devons continuer à venir en aide à ces enfants et leur offrir une vraie chance d’avenir.

Faguèye à l'aéroport de Dakar
Faguèye à l’aéroport de Dakar