Au royaume des animaux - Maison de Terre des hommes

Au royaume des animaux

écrit le 15.10.2019

La Maison en mouvement: un escargot fougueux

Il est 9h30 lorsque le bus qui mène les enfants au Zoo de Servion arrive à La Maison. Le temps de charger les poussettes pour les tout-petits, deux chaises roulantes, le pique-nique préparé par la cuisine la veille, une boîte d’habits de rechange et de couche-culottes, et les enfants arrivent déjà pour monter à bord. L’excitation est palpable! Les enfants se réjouissent d’aller à la rencontre des animaux! En file indienne, chacun prend place à l’intérieur du bus. Les plus grands aident les tout-petits à attacher leurs ceintures et Murielle, l’éducatrice, fait le tour pour vérifier que les petits pensionnaires sont bien tous sécurisés. Les portes se ferment, le chauffeur est prêt à tourner la clé pour démarrer, mais il reste encore à faire l’appel. Il serait bien dommage que l’un des enfants soit resté dans La Maison! Chacun répond «OUI !» à son prénom, et les plus grands «IL EST LÀ!» en pointant du doigt les petits qui restent muets et sourient. La liste de prénoms cochés, un petit signe au chauffeur, et le moteur ronronne enfin; on est en route!

Migena, éducatrice à La Maison, aidée par le chauffeur du bus charge la poussette quatre places.

Les paysages défilent et les enfants, le front collé contre la vitre, s’émerveillent à la vue des nombreuses voitures et du lac. Certains comptent les voiliers qui naviguent au loin. A l’avant du bus, les plus petits chantent, entraînés par Murielle et Léa, la stagiaire, «Une souris verte, qui courait dans l’herbe…». La joie est à son apogée! Les enfants voient le premier panneau indiquant la route à suivre pour le zoo et ne tiennent soudain plus en place. Les questions fusent: «C’est encore loin?», «On arrive quand? Bientôt?» «Combien de minutes?» «On voit bientôt les animaux?» .

Un dernier virage à gauche et le panneau d’entrée du zoo est enfin visible. Le bus s’arrête et les enfants peuvent enfin se détacher. Mais attention de ne pas se précipiter, certains prennent un petit peu plus de temps que les autres à descendre, et malgré l’excitation, la sortie du bus se fait dans le calme.

Fatimata pose devant l’entrée du Zoo de Servion

Ca bêle, ça pique et ça brame

La matériel déchargé est placé dans le coin pique-nique du zoo. Les enfants s’y rassemblent et les éducateurs répartissent les 32 enfants présents en quatre groupes de 8. Chaque groupe prend une direction différente. Le zoo regorge d’enclos à animaux. Les plus petits embarquent à bord de la poussette 4 places. Ils croisent le chemin d’un paon majestueux qui se promène en liberté dans le zoo. Emerveillés et craintifs à la fois, certains tentent tant bien que mal de s’en approcher. On passe l’enclos des rennes, et Adama s’écrie «Ce sont ceux du Père-Noël!». Quelques caresses à travers le grillage sur le museau de leurs voisines, les chèvres naines, et on se retrouve face à face avec des porcs-épics à crête, «Ils sont grands! Tu crois que ça pique?», demande Asse à sa copine Fatou. C’est au tour des faisans de fasciner. Les enfants lisent les petits panneaux qui informent du régime alimentaire et des pays d’origine des oiseaux arborant des plumes plus colorées les unes que les autres. Les minutes filent, et il est déjà l’heure de se retrouver pour le pique-nique. Les enfants s’installent autour des tables et chacun raconte ce qu’il a déjà vu «L’ours était trop marrant! Il était sur le dos, et il s’est levé et a dansé!» s’écrie Coumba qui fait bien rire sa copine Fatimata. «Nous, on a vu le lion, mais il faisait dodo», nous raconte Oumar.

Tensions autour des soins de la petite Doris

Doris, allongée sur une table, reste calme pendant qu’Ericka s’occupe de son pansement

Ericka, l’infirmière accompagnante de la sortie, remarque alors que la sonde abdominale de la petite Doris n’est plus en place. Vite, elle sort une couverture et installe la petite sur le dos sur une table un peu à l’écart du groupe. Elle enfile ses gants et sort son matériel de soin. Doris reste bien tranquille ce qui facilite les manipulations d’Ericka sur son abdomen. Quelques minutes plus tard, la crise est résolue: un réel soulagement. Notre infirmière range son matériel, et sort les médicaments. Comme à La Maison, elle passe parmi les rangées de tables et distribue à chacun ses comprimés. Elle s’assure que les enfants les prennent avant de commencer à manger. L’équipe des éducateurs s’active également de son côté, on distribue à boire et à manger aux enfants. De petites tranches de dinde, une salade de semoule avec des légumes, et, comme lors de chaque sortie, les fameuses chips dont les enfants raffolent! Le pique-nique est un succès!

Gérard sourit après sa descente du toboggan

C’est le ventre bien rempli que les enfants se dirigent ensuite vers l’aire de jeux. Et des jeux, tout comme des animaux, il y en a: un toboggan digne d’une piste noire, une tyrolienne, des tourniquets, des balançoires, etc. La petite Aurelle et Coumba s’élancent ensemble du petit toboggan, tandis que Gérard emprunte sans aucune crainte le plus grand, avant d’éclater de rire une fois arrivé!

Crocodile Dundee: les enfants en visite au Tropiquarium

Un groupe se forme avec les enfants qui aimeraient visiter le Tropiquarium; l’idée de se retrouver nez-à-nez avec un crocodile ou un serpent suscite à la fois de la curiosité et de l’excitation. Dès notre arrivée au Tropiquarium, les cris se font entendre! Coumba, Fatimata, et Nakpopoa courent d’un terrarium à un autre en se tenant la main. «Tu as vu la grenouille? Elle est bleue!» s’écrie Fatimata.  Asse et Bilal cherchent, eux, le caméléon. Difficile de le repérer puisqu’il se confond parmi les branches et le feuillage qui l’entoure. Un peu plus loin, ce sont les serpents! Redoutés par les enfants, ils les observent de loin et passent rapidement au reptile suivant.

Fatou et les tortues géantes des Galápagos

La découverte continue, et il est temps de rendre visite au crocodile du Siam. Une plateforme permet de l’observer de haut. Fatou le regarde au loin «Il bouge pas beaucoup. Il est fatigué.». Dadal et Nakpopoa se sont accroupis pour observer un lézard qui court à toute vitesse dans le sable. Bilal, qui lui n’a pas encore été opéré, est un peu à bout de souffle après avoir emprunté les escaliers. Il s’assoit dans la chaise roulante, et Antoine, stagiaire à La Maison, le pousse jusqu’au bâtiment suivant où se trouvent les pingouins.

Asse et Gérard s’amusent à courir le long des grandes vitres qui donnent sur le bassin dans lequel nagent les petits oiseaux palmés. Les deux garçons rient aux éclats lorsque les manchots nagent en les suivant.

Love observe les poissons de près

Adama et Love observent, eux, les poissons dans les aquariums «Il est là!» dit Adama en pointant du doigt un poisson bleu un peu plus grand que les autres. A l’extérieur, un enclos abrite des tortues géantes. Fatou les compte tandis qu’Aïda désigne les «madames» plus petites que les «monsieurs» tortues. Coumba a déjà filé à l’enclos suivant et fait face à une grue couronnée. Le grand oiseau au plumeau agite sa tête de gauche à droite, et la petite fille l’imite en rigolant. Nakpopoa la rejoint et, à son tour, reproduit la même gestuelle. Les deux filles remarquent les flamants rose et font «ciao ciao» à l’oiseau avant de s’en aller main dans la main vers le prochain enclos. Le temps passe, et il est déjà bientôt l’heure de regagner la terrasse du zoo pour la glace.

Coumba pose fièrement devant la grue couronnée

Les batteries à plat

Nous retrouvons les plus petits, qui se rafraîchissent déjà avec une fusée. Le silence règne pendant quelques minutes; chacun est concentré sur la dégustation du goûter. Une fois ce dernier terminé, Alioune, le chef éducateur, fait à nouveau le compte des enfants, et tout le monde se déplace doucement en direction du bus. L’embarquement est nettement moins frénétique qu’à l’aller. Les enfants retrouvent leur siège et Murielle s’assure que le compte est bon. Après quelques minutes de trajet seulement, presque tous les enfants se sont endormis; certains dans des positions à la géométrie inexplicable. Sami, lui, est encore plein d’énergie, et fait le pitre à l’arrière du bus. La fatigue l’aura toutefois rattrapé à quelques minutes seulement de l’arrivée à La Maison.